Chanson



Le calme de l’eau intérieure
Et le froid déchaîné du ciel
Font un pacte sur la souffrance
Le respect naturel des monstres

C’était une leçon d’hiver
Celle du malheur attentif
La nourriture du chat maigre
Comme morsure sur le gel

Nouvel assassin ingénu
L’époque aux armes de jeunesse
Autour les heures dansent nues
Pour accueillir l’âge banal

Le mâle oiseau et son chant pâle
Dissout la lumière du soir
Et les sentiments en rafale
Aucun chant n’épuise le vif

Aucun chant n’appelle l’aurore
Qui ne réduit l’homme à sa peur
Le chant a la douceur du sort
Comme une plume sur la flamme

Ces quelques trilles pour ma peine
Ces quelques vers comme un long-feu
L’amour sujet de sa rengaine
Où mon cœur pend comme un drapeau